J.-B. Gramaye, Le pays de Namur 1606Au début des années 1600, Mgr Buisseret, évêque de Namur, hébergeait Jean-Baptiste Gramaye, un jeune prêtre qui venait d’être nommé historiographe des princes et des provinces de Belgique et entreprenait la description et l’histoire de nos principales villes. Homme fascinant que ce Gramaye, né à Anvers en 1579, arriviste, curieux et savant de tout, mélange de dévotion outrancière, de roublardise et d’infatigable énergie. On le voit chercher les reliques aux quatre coins d’Europe pour compte de l’archiduc Albert, publier le Pater Noster en 107 langues, mener des missions secrètes dans une Europe déchirée par la guerre de Trente ans. Capturé par les corsaires barbaresques au cours d’une mission, il restera comme l’évêque d’Afrique, organisant le culte des chrétiens prisonniers au cœur de l’Islam puis, une fois libéré, se dévouant sans compter à leur cause. Le Namurcum de Gramaye est la première histoire imprimée de Namur. Il connut un grand succès avec plusieurs éditions, de 1607 à 1708, et servit aux historiens du XVIIIe siècle, De Marne et Galliot. L’œuvre est une compilation d’anciennes chroniques, truffée d’erreurs et de naïvetés, mais son premier intérêt est ailleurs : elle montre comment leur identité et leur histoire était reçues par les Namurois, voici quatre siècles. Au-delà du plaisir qu’il y a à lire ces documents anciens pour la saveur de l’écriture et la curiosité de la narration, il fallait donc traduire Gramaye et il fallait l’éditer. Le latin de Gramaye n’est pas celui de Cicéron ! Infatigable chroniqueur de sa ville, Marc Ronvaux s’est donc lancé dans un passionnant jeu de pistes pour sortir le Namurcum de ses obscurités et le couler dans une langue bien vivante. Il propose aujourd’hui aux Namurois quelques-uns de leurs plus vieux papiers de famille…124 pages, 17 x 24 cm , 12,5 euros, toujours disponible sur commande en librairie et sur le site de Éditions Martagon asbl